J.16, 17 : Savannaketh, Paksé.

Publié le par Anne au Laos 2008

illlustration anaka 2M8©, aquarelle sur papier Lao.

2H30 de belle route. Notre chauffeur conduit avec douceur, "smooth drive" appréciée après ces derniers parcours chaotiques. L'ambiance aussi dans le bus est très tranquille, la musique est paisible, pas de télévision crachant des films surchauffés à plein volume, et en plus pour une fois il y a de la place on peut même occuper deux places chacun sans déranger personne !
On apprécie, on prend le temps de regarder le paysage qui défile, sans cesse changeant, les grandes plaines où tout au bout on devine les jungle des montagnes, les étangs parsemant les prés...



Arrivée dans l'après-midi à Savannaketh, bourgade paisible des bords du Mékong. Endormie même pourrait-on dire... Un tuk tuk peu aimable nous jette sur la rive, devant l'un des innombrables  "Mékong  hôtel" spécial touristes. On s'éloigne, longeant la rive.

Un gardien de bois à Savannaketh

On marche avec nos sacs, on a l'habitude maintenant, de transporter notre fatras ! Nos sacs persos sont minuscule, à peine la taille d'une besace. C'est le grand sac empli de stylos, crèmes tee shirts etc etc à distribuer qui est le plus imposant ! Et on met du temps à s'en débarrasser de nos babioles ! Dans le nord, ils avaient tout ce qu'il fallait, c'est plutôt dans le sud que nous pourrons enfin faire plaisir à des enfants des villages.
Deux kilomètres plus loin on arrive enfin à dénicher la Saisouk Guest House, dont notre guide nous dit le plus grand bien. C'est une maison en bois qui fait l'angle d'une rue assez calme en dehors de l'axe principal. Il reste une seule chambre, assez sommaire, mais demain tout est plein... Bon. Déjà qu'on est pas inspiré pour rester dans le coin.

Belle maison Lao imposante sur le bord de la route...

On pose nos sacs et nous voilà repartis à sillonner la ville, à la recherche d'une chambre pour demain, d'un vélo, des curiosités... Mais plus on se promène plus on pense que le mieux est de repartir dès demain, dimanche, jour de calme, pour passer plus de temps au sud.



Parfois délabrées, toujours majestueuses...

Donc la visite de la ville n'excèdera pas une journée... La nuit tombe déjà, on trouve les restaus en bord du Mékong qui proposent la traditionnelle "fondue lao" : De l'eau bouillante dans un grand récipient posé sur un brasero, dans laquelle on plonge tour à tour un oeuf, des feuilles et herbes diverses, des émincés de poissons et de viandes, quelques crevettes, le tout bien assaisonné de piments et sauces piquantes. A la fin on ajoute les vermicelles de riz.
Parfait comme entrée en matière, accompagné de la bière lao boisson nationale, très légère et peu amère, que j'arrive même à apprécier au bout de quelques jours, pourtant peu amatrice de houblon.


La fondue Lao dégustée sur le trottoir,
chaises denfants et belle nappe cirée violette...


Tou ça nous a ouvert l'appétit. Et puisque qu'on reste peu, on compense en décidant de découvrir les spécialités gastronomiques des échoppes dans les rues. On teste d'abord le fameux sandwich au pâté lao, servi dans une petite baguette avec des feuilles, délicieux ! Ca a le goût du paté Henaff en mieux !  Un peu plus loin, j'achète deux ou trois chaussons birmans, les mêmes dont nous nous régalions à Rangoon. Une pate épaisse et douce, cuite à la vaeur, renferme une petite boule de viande un peu sucrée. Enfin il reste encore de la place pour avaler un ou deux petits gateaux à la pistache, achetés dans la très belle patisserie qui fait des gâteaux à la crème de 20 cm de hauteur ! Un diner de princes de gargottes en échoppes.

On a aimé les jolies poubelles en pneu, devant chaque échoppe.
Le Laos est un pays remarqueblement propre.

Je trouve une boutique de service Internet pour appeler les filles. Pas de téléphone longue distance, mais par ordinateur, en se connectant sur Skype, on peut téléphoner n'importe où ! Et cette-fois-ci, cadeau de milieu de voyage, j'arrive même à les voir à la vidéo sur l'écran. On rigole comme des bossues pendant une demi heure, elles me montrent la neige qui a recouvert tout le paysage, les chats qui font les boules de poils. On est heureuse de pouvoir se voir en vrai. La distance parait tout à coup minuscule entre nous, et le temps passera plus vite pour nous avant le retour...


On arrive à retrouver notre guest dans a nuit, pas évident dans cette ville où tout se ressemble. Un gros dodo dans nos draps SNCF, Jacky est ravi, enfin on dort un peu à la dure...

Dimanche, réveil matinal. A 6H30 on est déjà en route pour la station de bus. L'adorable hotesse de la guest nous explique quon peut attraper le bus de 7 heures au coin de la rue, mais nous préférons nous rendre à la station, prendre le temps et monter dans le suivant qui part à 9 heures. On boit un café lao à l'une des terrasses, en savourant le soleil qui se lève et nous réchauffe, on regarde le spectacle de la ville qui s'anime peu à peu.

Petit voyageur discret...

Dans ce pays les stations de bus sont incroyablement organisées. Les cars n'entrent pas dans la ville, ils s'arrêtent à quelques kilomètres au nord ou au sud dans de grands parkings organisés avec des petites buvettes, et des tuks tuks ensuite emmènent les voyageurs au centre ville.  Quand on arrive, quelqu'un vient à notre rencontre, s'enquiert de notre destination nous indique les guichets, installe nos sacs... C'est extrêmement agréable dans ces moments où on est un peu en perte de repère, passant d'un lieu étranger à un endroit inconnu.

Rituel des vendeuses, qui fait partie du plaisir de ces transports en commun...

Notre bus est plein, et en grande partie de falangs comme nous, qui se dirigent vers le sud. C'est la première fois qu'on en voit autant dans nos déplacements ! Au fil des premiers kilomètres et des nombreux arrêts, le bus se remplit de locaux, des tabourets sont installés au milieu des rangées, il y a même un jeune lao qui voyage avec son coq ! Très sage, le coq !

Le Laos est le pays des coqs, ils sont charmants, poussant leurs cris à tout va et se dandinant accompagnés de leur harem de poules qui n'est jamais loin.

Monsieur Coq et Mesdames Poules, en représentation.

Tous ces animaux alentours, c'est un spectacle qui me ravit et dont je ne me lasse pas. Ca rend les gens heureux, de vivre avec les animaux. On dirait que c'est une société parallle très organisée aussi. Les chèvres avec leurs petits qui les aident à traverses, les gros buffles pacifiques regardant passer les voitures, et puis les chiens, les chats, les papillons gigantesques, les cochons, la vie fourmille ici, mais en tous genres, et c'est bon !

Un papillon géant et lymphatique, sauvé de justesse alors qu'il faisait la sieste au milieu d'une route.

220 kilomètres plus loin, nous débarquons au nord de la ville de Paksé. Nous partageons un Jumbo avec trois autres voyageurs, qui nous dépose dans la rue principale. On ne voit rien, quand on arrive ainsi dans une ville nouvelle. Les repères sont toujours assez longs à se mettre en place. Il nous faut tatonner, trébucher, errer un peu, supporter de se sentir largué, perdu, avant que le lieu ne s'ouvre à nous. Et comme on est dimanche, ça n'arrange rien pour se repérer.

La Guest qu'on guignait est complète, on se rabat sur l'hotel en face, où il ne reste qu'une chambre aveugle, mais quand même assez grande pour ne pas se sentir enfermé dans une cave ! Un petit tour au couchant pour tenter de faire connaissance avec les lieux...

 Vat en activité tout près du pont français. 

En fin de compte, on est pas mal, ici... L'éblouissement des yeux nous réchauffe aussi le coeur.


On demeure un long moment devant la rivère, jusqu'à ce que le soleil disparaisse dans les reflets argentés...


Demain, on part en vadrouille, vers les montagnes...




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M
"ça rend les gens heureux de vivre avec les animaux. On dirait que c'est une société parallèle très organisée aussi." comme ces mots parmi tous les autres me plaisent... comme tout ce qui est relaté ici est sensible, humain et beau... tout est à la fois si loin et si près de nous si nous savions parfois regarder au fond de notre humilité... le regarde cet enfant à la fois discret et curieux en dit tant et tant... voila plus d'une heure que je suis vos pas... le sommeil m'a définitivement  quitté pour la journée... alors je vais me poser là sur le bord de la rivière pour écouter se lever le jour ...Merci et à plus tardOui... vraiment ... j'aime lire cela
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F
Je me decide enfin a écrire mon ressenti, je truove ce voyage merveilleux et raconter comme un conte. Je suis charmée par les dessins de Jacky, d'une justesse et d'une extrême finesse ! Tout cela est presque magique. Merci et j'attends la suite...........
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