J.21, 22 : Champassak

Publié le par Anne au Laos 2008



(Magnifique) illustration de Jacky Mouvillat ©, Rothring sur papier Lao, 2OO8
 représentant l'un des frontons du temple de Champassak.

Nous voilà repartis avec notre nouveau destrier, après avoir rendu notre blanche monture. Dommage, on l'aimait bien, cette moto ! Mais celle-ci parait tout autant confortable, quoiqu'un peu plus fatiguée. Ca ira bien pour la boucle que nous voulons faire vers le sud, d'environ 300 kms, qui part de Paksé, passe par Champassak, descend  la frontière cambodgienne à 125 kms au Sud, jusqu'à ce qu'on appelle les quatre mille iles, et retour à Paksé.

Notre Honda 220cc, avec à l'arrière notre bagage entier...
Suffisant pur voyager trois semaines en Asie....

La nuit tombe dans moins de deux heures, nous nous hâtons lentement. La route est plutot paisible, la circulation n'est jamais agressive sur ces grandes bandes de bitumes qui traversent le Laos. Evidemment nous manquons l'embranchement vers les rives, faisons demi-tour, et après encore dix kilomètres sur une route truffée de nids de poules, nous arrivons juste pour le coucher du soleil à l'embarcadère. La lumière au tomber du jour est indescriptible, un ciel rose strié de trainées bleues, à moins que ce ne soit le contraire...

Embarcadère pour Champassak.

Pour la rejoindre nous devons traverser le fleuve, sur l'une de ces petites pirogues jumelles réunies par un ponton commun, et équipée d'un petit moteur suffisant pour parcourir en une vingtaine de minutes la distance entre les deux rives.

Le double nez de notre frêle embarcation...

C'est assez folklo, il s'agit de ne pas rater la passerelle avec la grosse moto... Et surtout de s'arrêter à temps pour ne pas glisser de l'autre côté dans le fleuve ! Jacky s'en sort très bien...

Moto traversant dans l'autre sens, comme nous...

Deux jours de rêve sur les rives du Mékong, dans cette petite ville assoupie, dont l'attraction principale réside en la présence de ruines datant de la période d'Ankor. Un petit tour jusqu'à la "Place de la Fontaine", un dîner léger, et repos dans cette grande chambre paisible qui nous accueille pour la nuit.

Un fronton du Temple de Champassak, tout en haut.

Le lendemain, en route pour la visite des précieux vestiges. Nous gardons tous deux un souvenir ébloui des ruines d'Ankor, et parait-il, ce temple date de la même période. Il y aurait même une ancienne route qui relie les deux endroits. C'est vrai que la frontière cambodgienne est proche.

Vue du site depuis le dernier palier.

Une dizaine de kilomètres plus loin nous arrivons à l'entrée du site. Il fait une chaleur de plomb. La route est en plein soleil, qui tape dur à midi, quelques courageux la font en vélo... Même la visite en pleine heure chaude est éprouvante pour nous.
Le musée, à l'entrée, présente des pièces anciennes remarquablement conservées, et explique dans une grande salle les figures principales de la religion hindoue.

Bouddha à coiffe de naga transformée en pétales de Champa Flower,
interprétation (très) libre d'anaka 2M8©, aquarelle sur papier Lao.


Le serpent sacré, le Naga, orne la tête du bouddha en lotus. Garuda, ennemi de Naga, véhicule de Vishnu, est représenté avec une tête d'aigle, un corps humain, des jambes plumées. Le Makara, symbole de création et de transformation est un hybride de poisson, de crocodile et d'éléphant. On le retrouve souvent à l'entrée des temples. Ganesh nous sourit, Shakti danse, Shiva remue les bras...

En bas du site, le pavillon des femmes, faisant face au pavillon des hommes,
et entre eux la grande allée qui mène aux étages supérieurs.

On rejoint le site par une première allée qui nous conduit aux deux pavillons se faisant face. Entre les deux ruines, une longue allée débouche sur les escaliers menant au temple niché tout en haut. L'endroit est magique. Pas si impressionnant qu'Ankor, certes, et en plus mauvais état, sans non plus la splendeur organique des fromagers embrassant les vieilles pierres. Mais il est attendrissant.

Les escaliers bordés des frangipaniers,
dont les fleurs jaunes odorantes sont l'un des symboles du pays. .


Nous empruntons l'escalier entre les troncs des frangipaniers pour rejoindre le sommet, où se tient encore à peu près debout un temple protégeant l'entrée d'une source sacrée... L'air sent bon, les arbres apportent un peu d'ombre, on gravit les 7 fois 11 marches qui mènent au palier supérieur...

Tout en haut... Comment tient-il encore ? Mystères de la foi.

Nous passons un long moment à déambuler parmi les vieilles pierres, imaginant la vie fastueuse d'il y a quinze siècles... Assis au bord de la colline, nous pouvons voir s'inscrire jusqu'en bas les formes passées, dont il ne reste à présent que des esquisses...


Retour à la guest. On change de chambre, car la notre n'est plus libre, et tant mieux ! La nouvelle est un peu plus chère, mais on ne regrette pas ! Plus récente, avec un parquet, pleine de charme, sa fenêtre donne sur un petit balcon privé qui surplombe le Mékong.

Notre chambre à l'Anouxa Guest House.
L'un des meilleurs moments du voyage...

Difficile de s'arracher à cet endroit, on a envie de se poser ici encore quelques jours. D'ailleurs j'ai terminé mon septième roman, j'attaque le huitième... Mais il ne nous reste pas assez de temps. Décidément, il nous faudra revenir, il manque quelques semaines à ce périple...

Des petites filles jouant juste sous le balcon.
L'eau boueuse ne parait pas les incommoder...

Nous on a plus de mal à imaginer se baigner dans le Mékong....

Traversée dans l'autre sens le lendemain. Rebelote sur les pirogues. L'un de mes véhicules préféré se prépare à embarquer. C'est un tracteur à long cou, dont le spectacle me ravit à chaque fois que j'en vois un passer, avec son long cou et son corps tressautant...


Parmi les autres embarcations qui font les aller et retour entre les deux rives, les plus imposantes, reliées par trois, transportent même des camions.


Dernière étape avant de remonter à Paksé : Sii Phan Don, les quatre mille îles. Il nous reste encore 130 kilomètres pour rejoindre le point d'embarquement pour l'île du nord, Don Muang...



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M
Oui, magnifique illustration de Jacky du fronton du temple de Champassak... merci chère Ana pour cette superbe page... j'ai aimé cette balade dans le temple de Champassak... "l'air sent bon" dis-tu dans ce magnifique escalier... et il me semble sentir cet air parfumé  ... la photo e cet escalier est superbe et je me laisse à rêver... fouler ces pierres ancestrales...J'aime ce voyage qui se prolonge ,,, cette sérénité sur et sur les bords du Mékong... le bonheur et la joie des enfants... il me semble entendre les cris de joie de cette fille sautant entièrement nue dans l'eau boueuse... le bonheur...Tout y est superbe , tranquille, merveilleseument raconté... je ne sais pourquoi le Mékong m'a toujours fait rêver... le nom même je le trouve si beau à prononcer... N'avez-vous jamais songé à publier ce voyage sur papier... un beau livre se serait... je souscris imédiatement...;-)Merci et pensée tendre ... très tendre pour ce jour de janvier
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