J.18 à J 21 : Tadlo.

Publié le par Anne au Laos 2008

Illustration anaka2M9 Carré 15x15.

Lundi 8 décembre. Réveil matinal à Paksé, après une nuit très calme. C'est l'avantage des chambres sans fenêtre, s'il faut en trouver un... On a même eu une petite télé, et on est tombé sur une émission de musique qui nous a permis de découvrir l'extraordinaire chanteuse Marianna Ramos. Un mélange de fado et de musique du Cap vert, inoubliable. Je commanderai son disque en rentrant, Mornador. Son site est en lien, avec des infos, dans la page des découvertes livres et musique que j'ai aussi faites pendant ce voyage. Car les livres sont des compagnons indispensables,le soir quand la nuit tombe très tôt et qu'il ne reste rien d'autre qu'à faire que se coucher avec la frontale...
C'est toute la beauté du voyage, que ces rencontres universelles... Découvrir aux fins fonds du laos une chanteuse de fado... Les circonstances sont à elles seule un voyage.


La route après la bifurcation du KM 21, ici au retour en direction de Paksé

Nous voici donc partis sur notre fier destrier, une Honda 220 cc (oui ça existe) blanche, puissante et confortable. On a dans le sac un kit de rechange de chambre à air, on ne sait jamais... Direction paksong, puis au km 21, à gauche. La route pour sortir de Paksé est très animée, mais après notre bifurcation nous ne croisons quasiment plus personne. Cette "boucle" est censée nous faire découvrir l'arrière pays en passant par les montagnes, le plateau des Boloven et retour par Attapeu.

Notre fier destrier devant la meilleure échope de soupe de nouille de Salavan !

Notre première halte est à une trentaine de kilomètres, une heure plus tard. Le site de Uttayan est très bien indiqué, il est géré par des thailandais qui ont aménagé avec goût cet endroit vraiment magique.

  Le pont suspendu des cascades de Utayan

Grand restaurant en bois naturel, pont suspendu, faune à la fois sauvage et apprivoisée.

Chutes d'Utayan, appelées aussi Tad Paxuam, sur la route de Salavan

Nous dégustons une délicieuse soupe de légumes, un riz, avant de repartir en direction de notre prochaine étape, Tadlo, où nous souhaitons arriver largement avant la nuit pour trouver un gite !

On tente une seconde halte à travers les plantations d'hévéas intermiables traversées de grandes routes rouges. L'une d'entre elle est censée nous amener jusqu'à un site de chutes d'eau, mais nous ne la trouverons jamais...
On continue, habitués depuis Tha Khaek à ce genre de désagrément touristique puisque de toute façon rien n'est écrit dans notre langue, et que l'aphabet lao reste pour nous impénétrable !

Un peu plus loin, on s'arrête dans un village tisserand, attirés par l'adorable et unique échope qui se tient sur la dorite de la route. Les façades sont recouvertes des tissus extraordinaires. Deux petits enfants nous attendent, on dirait qu'ils sont là pour attirer le chaland !

Le village tisserand, environ 10 kms après les chutes de Tad Paxuam

Les photos sont inratables tant la vision est parfaite. Je donne à chacun une petite peluche ramenée de la France, on passe un moment à échanger avec les adorables lutins et leur maman.


Au moment de partir, aie. Pneu crevé. Là on est vraiment au milieu de nule part, et pourtant, on nous indique à trois mètres un village avec des artisans menuisiers. Nous passons près de deux heures à admirer l'habileté du jeune homme qui trouve le gros clou planté dans le pneu, répare la chambre à air, à l'aide d'outils incroyables, un vieux fer à repasser pour chauffer la gomme, et faire adhérer la colle, un pressoir à vis pour maintenir le tout...


Pendant ce temps je parle avec les enfants accourus de toute parts pour voir les falangs ! Je distribue les bics, même le contremaitre en veut, des verts, et il vérifie sur ma chaussure qu'il fonctionne ! On donne encore, des bricoles, des échantilons de crème aux femmes aussi. Ah enfin, trimballer ce sac énorme de babioles depuis le départ se justifie pleinement !

Après nos remerciements confondus, et quelques dizaines de milliers de kips bien mérités, nous repartons. Il reste encore pas mal de route jusqu'à Tadlo et la nuit commence à tomber. Le froid aussi ! Nous arrivons transis dans un petit village, par une toute petite route avec une pancarte en lao que nous avons repéré de justesse !

Maison Lao paysanne typique

On voit les premières chutes, magnifiques, on entend le grondement des cascades, l'endroit parait vraiment exceptionnel. Nous trouvons un logement chez l'habitant qui nous loue une petite paillotte pour 20 000 kips, (2 euros...) et on se paye un vrai festin à la guest d'à côté, Tim GH, tenue par Monsieur Solideth, un lao charmant et distingué, qui parle français et anglais, écoute du jazz et arpente son restaurant vêtu de vestes un peu trop grandes mais néanmoins très classieuses !

Nous dinons en compagnie d'autres occidentaux, dont un adorable couple de belges, Wendy et Luc, qui sont paris pour dix mois de voyage sabatique, payé par l'entreprise. Il parait que c'est une pratique assez répandue chez eux, et ils en profitent avant que cette manne ne prenne fin ! Nous échangeons nos impressions, rigolons beaucoup, l'ambiance est vraiment agréable, dans ce bout du monde ! A croire que l'endroit est réputé pour les routards en quête de paradis perdus... Nous comprendrons les prochains jours ce qui attire les voyageurs par ici. Le paysage est tout simplement sublime, et la tranquillité absolue, que rien n'altère.


Notre "paillotte" pour deux nuits voisine de la Tim Guest House.

Le lendemain, nous décidons de prendre la route pour Salavan un village situé à trente kilomètres à l'ouest, et que nous avons envie de découvrir. Nous sommes si loin déjà, autant pousser jusqu'aux imites, qui sont simplement l'existence de routes praticables.


Autres voyageurs..
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La route unique est magnifique, très calme, peu de circulation ce qui nous permet d'être plus attentifs au paysage qui nous entoure. Des rizières d'un vert cru alternent avec des champs jaunis, suivis d'hectares de plantations de  bananiers ou de cocotiers, ou de tabac, avec en toile de fond, la jungle et les flancs massifs des montagnes dans l'horizon.

La petite ville de Salavan est un peu glauque, très calme, très vide. Un grand marché somnole au milieu de ce bled perdu.

Tabac au marché de Salavan.

Nous dégustons une soupe de nouilles délicieuse juste devant, nous testons les beignets faits "maison" qui sortent juste du  "four", délicieux ! Puis nous reprenons la route pour Tadlo, pour éviter de nous faire surprendre par la nuit.

Buffle massif...

Le plaisir, ici, est de croiser toutes formes de vie animale côtoyant sans distinction les humains. Ces troupeaux sur la route qui nous croisent nonchalamment, ces petites choses fragiles qu'on caresse, chats, chiens, cochons, les coq qui viennent voir ce qu'il en est de ces nouveaux humains et repartent très dignement, ces buffles apathiques...

Minuscule chat...

Tout petit chiot...

Et maman cochon, énorme !!!

J'adore me sentir entourée de cette vie animale, je sens profondément que c'est la part manquante de notre civilisation, qui peu à peu nous retire notre humanité.

Paisible "pieds bleus

De retour à Tadlo, nous avons le temps d'aller un peu plus haut que le village pour découvrir les fameuses chutes, près du barrage, réputées parmi les plus hautes de la région. Des enfants nous hèlent à l'entrée d'un village, "waterfall ! waterfall ! ". Ah c'est par ici.  Ils seront nos guides pour cette fois-ci !


On les suit pendant vingt minutes à travers les plantations, le long de la rivière la vision est encore une fois paradisiaque. On saute de pierre en pierre dans le lit presque asséché,jusqu'à la falaise, vertigineuse. A cette époque de l'année, il ne reste qu'un filet de la grandiose cascade, c'est moins spectaculaire... Mais qu'est-ce qu'on est bien !
 

On se pose avec eux, Jacky sort son harmonica, je dégaine mes feutres, on rigole comme des bossus, avec ces mouflets charmants couverts de puces qui sautent dans tous les sens. Hem hem ! Une bonne douche au retour s'impose !


On revient doucement vers le Tadlo Lodge. On fait la connaissance de Moon, adorable éléphante qui attend paisiblement devant l'entrée. On est subjugués par cette impressionnante et majesteuse apparition...


On redescend jusqu'à la Saisy GH, au pied de la première cascade qui nous a accueilli à notre arrivée. Comme tout est beau ici, on resterait... des jours !

Encore un petit tour, à la nuit tombée, dans le village au carrefour de la grande route, où se met en place une fête foraine, puis retour à notre paillotte. Une douche froide dans le cabinet de toilette commun, un bon dîner chez notre voisin Monsieur Solideth et dodo.
La nuit sera de nouveau, extrêmement froide !!!

Et puis comme on est si bien ici, on décide prolonger notre séjour... C'est bientôt l'anniversaire de Jacky, j'ai comme une idée qui devrait lui plaire... à découvrir page suivante !



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L
BonsoirMerci pour ce voyage coloré au Laos !Bien à vousBérangère
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M
Ce qui est beau vois-tu en plus de tes magnifiques photos et ta narration enchanteuse... c'est de voir tous ces enfants, tous ces animaux... et tout le monde est libre... merci pour ce partage, vraiment.
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